ZMoney Chiraq Mogul

« Like Tommy Lee and Pamela I’m fucking on the camera more stamina than animals, Gucci is no amateur, Jeru The Damaja could damage ya’ or handle ya’… » Écrite en 2008, « Photoshoot », et son allitération mâchouillée avec le nez bouché, reste une marque de l’apogée de Gucci Mane. En montant le son assez fort, on entend toute une génération naître dans le fond de la chanson. Parmi eux, le Valee de Two16’s, mais aussi et surtout son acolyte Z Money.

Z Money est un alambique humain, il sépare les syllabes par chauffage puis refroidissement, les déforme et les malaxe comme dans une lampe à lave. Depuis le début de sa carrière en 2013, il tente de recréer chimiquement les grands couplets de Gucci Mane, et depuis lors c’est comme s’il étirait sans cesse ceux de « Photoshoot ».

Ses deux albums sortis en 2017, Heroin Bag et ZTM, sont encore d’impeccables démonstrations de swagger et de nonchalance. Des synthés coulent à l’intérieur d’un bâton de pluie, une caisse claire tourne comme la trotteuse d’une horloge, des glaçons s’entrechoquent. Tous ces bruitages donnent à sa trap music un côté presque relaxant, comme si nous écoutions un bain-marie d’héroïne en ASMR. De Gucci Mane, Z Money reprend aussi l’univers de dealers outrancier, aux liasses de billets longues comme ses couplets, mais ses productions rendent son style plus délicat et envoûtant.

Au quotidien, les cuisines de Z Money sont nettement plus classiques et légales. Situé au 5419 de la W North Avenue, Emma’s Breakfast est le nom de son restaurant, ouvert à Chicago en 2013. Soul food riche en œufs, huile et friture, matin et soir, sept jour sur sept, il porte le prénom de la grand-mère de Z, en hommage à celle qui inspire plusieurs recettes secrètes présentes sur la carte. Z Money a ouvert son restaurant (tout comme d’autres business dans Chicago) avant de se lancer sérieusement dans la musique. Ce sont donc ses french toasts bacon saucisses et ses buckets de wings bons à s’en lécher les doigts qui financent sa carrière de chanteur, et non l’inverse.

Encore peu reconnu en dehors du Michigan, Z Money fait pourtant figure de vétéran à Chicago. Une peine de prison a bien failli stopper son beau début de parcours, mais ses derniers projets et son rapprochement avec Valee, ChaseTheMoney et la 808Mafia ont réapprovisionnés sa clepsydre. Symbole de ce nouveau départ réussi, il annonce le 22 janvier 2018 qu’il rejoint les esquimaux du nouveau label de son idole. « Gucci Mane m’a appelé un matin très tôt, à 8h. Il voulait me signer. Je l’ai inondé de titres, il a tout écouté. Il m’a rappelé pour avoir un 12 mesures. Nos avocats ont commencé à échanger, donc aujourd’hui je rends ça officiel. »

Il y a quelques années, les belles promesses “Regular”, “10 Hours” ou “Dope Boy Magic” étaient trop dérivées de chansons de Gucci Mane, une collaboration paraissait vaine. Avec “Prefer”, “What The Type”, ou encore un fois, “Two 16’s”, il est clair que Z Money a trouvé sa voix, qu’il est même en position de stimuler son modèle, en lui soufflant sa brise glacée dans le bas de la nuque.

Huit mois après avoir rejoint les esquimaux du 1017, ZMoney présente Chiraq Mogul, un premier album qui confirme toutes les bonnes choses qu'on pensait de lui. En plus des habituels complices, Valee et ChaseTheMoney, le Z a eu la bonne idée d'inviter GHerbo ou 03 Greedo et RonRon, dans son univers froid arithmétique. Chiraq Mogul est dispo sur toutes les plateformes. 

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